août 2025
Rentrée 2025 des collectivités locales

Il va falloir composer
En cette rentrée, les collectivités locales doivent trouver un chemin pour poursuivre leurs politiques de transition écologique dans un contexte de crises économique, sociale et fiscale caractérisé par d’importantes incertitudes politiques. Tour d’horizon de la situation et début de solution…
Plus de 66 300 défaillances d’entreprise
Les collectivités locales sont confrontées aux traductions territoriales de l’actuelle crise économique qui se caractérise notamment par :
- une augmentation des défaillances d’entreprise (66 379 en mars 2025 sur les 12 derniers mois contre 59 385 en mars 2024*) ;
- la poursuite de la désindustrialisation (diminution de la part de l’industrie manufacturière dans le PIB de 11 % en 2017 à 9,7 % en 2023).
Un accroissement de la pauvreté
Cette crise économique s’accompagne d’une crise sociale caractérisée par une augmentation de la pauvreté (qui croit depuis l’an 2000 pour atteindre 15,4 % en 2023 contre 13,7 % en 2016) et une perte globale de pouvoir d’achat des ménages, rongée par des périodes successives d’inflation qui n’ont pas été compensées par une augmentation des salaires. Les politiques sociales des collectivités locales sont sollicitées pour tenter de répondre à ces enjeux. Elles nécessitent de mobiliser, ou tout du moins de conserver, des budgets sociaux conséquents.
Baisser de rideaux
Les collectivités locales doivent ainsi faire face à la fermeture de nombreux commerces ou d’entreprises productives déstabilisant les centres-villes et générant des friches, augmentant le chômage et faisant chuter les recettes fiscales. Elles sont aussi touchées par l’effondrement des marchés immobiliers (250 000 logements mis en chantier en 2024, le niveau le plus bas depuis les années 1950). Ce qui rend particulièrement complexe le montage d’opération d’urbanisme et réduit certaines recettes fiscales locales (taxe d’aménagement, droit de mutation…).
Une fragilité sociale accrue
Parallèlement, depuis de nombreux mois, les politiques de l’État en termes de logement et d’urbanisme sont plutôt délaissées (avenir incertain de l’ANRU, diminution des subventions…). La crise de l’immobilier entraîne une pénurie de logements et le maintien de prix élevés dans les zones tendues, ce qui affecte l’ensemble de la population. Cette crise touche particulièrement les populations les plus fragiles (jeunes, ménages pauvres, mères isolées…) déjà touchées par la fonte de leur pouvoir d’achat. Les politiques environnementales à marche forcée renforcent cette fragilité sociale à travers l’augmentation du prix de l’énergie.
Au cœur des enjeux de la transition écologique
Or, les collectivités locales sont les premiers acteurs publics concernés par les enjeux de la transition écologique. Ce sont elles qui sont en charge de la désimperméabilisation des sols, du soutien à la biodiversité, de l’aménagement des circulations douces, de la promotion des énergies renouvelables, des réhabilitations thermiques des bâtiments… et de l’ensemble des travaux de prévention des risques naturels et de promotion de la résilience des territoires. Si l’État peut démultiplier les lois et les normes, les interventions environnementales positives relèvent principalement du ressort des collectivités locales.
Une seule solution : s’armer de courage politique
Elles doivent donc composer avec ces enjeux environnementaux dans un contexte tendu, renforcé par les incertitudes politiques. La rentrée débute avec une nouvelle période d’instabilité politique qui risque de geler toute nouvelle politique dans l’attente d’un budget. Le mois de septembre marque par ailleurs le début de la période préélectorale des élections municipales prévues en mars 2026.
Les collectivités locales sont donc seules face à ces difficultés qui s’accumulent avec des élus du bloc communal en fin de mandat. Sauront-ils trouver le courage politique pour prendre des décisions, faire des arbitrages et lancer de nouveaux projets ?
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Sources : Banque de France – Insee